Cet article est le tout premier que je publie sur mon nouveau blog. Je viens juste de lui donner vie, restez à l’affût pour la suite. Abonnez-vous ci-après pour rester informé des mises à jour.
Par Ulysse Boh Mendy_étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal_
Très cher terroir qui m’a bercé, je te reverrai très bientôt. Je descendrai de Ziguinchor à travers les rues et ruelles. J’irai de Kandialang à Mandina où je dirai « bon dia » aux femmes mankagnes.
Je laisserai à ma droite Thierno. J’airai sous les anacardiers Bordant la piste et reganerai Labissinth en passant par Kadjil.
Je laisserai Badionkoton au fond de la piste à droite du carrefour. J’atteindrai Labissinth, je dirai « bëfa » aux femmes manjaks qui déjà s’activent au tour du puits.
Je descendrai la piste à gauche et je traverserai les rizières où jadis s’échinaient les braves villageois ; c’était bien avant la guerre.
Je mouillerai mes mollets en effleurant l’herbe chargée des gouttes d’eau laissées par la rosée. Je reniflerai l’odeur de la forêt et fixerai mon regard sur le toit de la première maison de l’autre côté.
Baraka Bënao,
Je dirai just « bëfa » le temps de contempler la verdure et le feuillage brillant de fruits et de fleurs au parfum captivant.
Par Ulysse Boh Mendy _étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louisdu Sénégal_
Né dans une région en proie à un conflit armé, j’ai vécu dans une zone forestière et homogène. Dans mon terroir, le paysage est toujours le même : villages, forêts, plantations, pistes, rizières etc. Chez nous, tout le monde se ressemble et tout le monde vit en commun. C’est l’Afrique, la vraie Afrique qui conserve son identité et son image. Ici, nous ne connaissons les frontières que de nom.
Les frontières dont il est question sont des frontières coloniales. Celles que le colonialisme portugais et français ont établies. En réalité, il n’y a pas de frontières chez nous même si nous ressentons leur existence. Une frontière, c’est tout le joug que le colonialisme fait peser sur les populations autochtones d’une zone jadis unie. La frontière est un des héritages les plus dramatiques de la colonisation.
En réalité, c’est deux villages peuplés des mêmes groupes ethniques ; un des villages ayant le français pour langue officielle et l’autre, la langue portugaise. C’est deux villages traditionnels appartenant à une même communauté ; les deux villages ayant un assemblage de tissus (drapeau) de couleurs différentes. C’est deux villages qui se retrouvent dans deux territoires artificiels de dénominations différentes. C’est une même famille, un même peuple divisé et dont chaque « partie » doit désormais avoir comme langue officielle, la dialecte du colonisateur.
J’ai vécu douze années fermes dans mon terroir et je n’ai jamais vu cette frontière que j’ai pourtant traversée toute mon enfance durant pour aller et revenir de l’école. La frontière, je ne l’ai vue que plusieurs années après. Quand je l’ai vue, j’ai eu l’impression de voir ma grande Afrique réduite à un petit lopin de terre d’à peine quarante centimètres sur quarente. Pour une fois que j’ai vu la frontière, je l’ai photographiée. C’était une sorte de borne ; un assemblage de béton, de ciment, et de fer perdu au milieu de nul part. Un assemblage de béton, de ciment et de fer dont le seul but est de diviser une famille, un peuple, un royaume.
Une borne frontière Photo prise par Ulysse Boh Mendy en août 2020
Sur cette petite borne faite de fer, de béton et de ciment, on peut apercevoir des chiffres et des lettres. La seule écriture qui attire l’attention est une date, 1951, probablement la date à laquelle cette chose (borne) a été placée à cet endroit. Pour quelle raison l’ont-ils mise là ? Pourquoi ne l’ont-ils pas placée ailleurs. Qui l’a placée à cet endroit ? De toutes façons, en 1951, tous ces territoires artificiels administrés par les européens n’étaient pas encore « indépendants ». Alors, celui qui a implanté cette borne à cet endroit a sans doute prémédité son act; celui de diviser tout un peuple jadis uni et de le disperser dans deux nouveaux « États » différents. Désormais, on a des Baïnounks à Jégue et des Baïnounks à Bouroffaye. Désormais, on a des Manjaks à Pëntsiên’upetsa et des Manjaks à Boutoupa. Désormais, on a des Balantes à Ingoré et des Balantes à Diattacounda. Désormais, on a des Mandingues à Mansabaa et des Mandingues à Djibanar. Le constat est alarmant mais il est le même partout en Afrique.
Discours de Mwada Nsémi, député congolais (RDC) à propos des frontières coloniales
Par Ulysse Boh Mendy _étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal_
Boffa Bayotte est un village situé dans le département de Ziguinchor en basse Casamance. Il fait parti du secteur du Bayotte, dans l’arrondissement de Niassia. Le nom Boffa Bayotte est donc donné par précision géographique car il existe un autre village nommé Boffa et situé dans la communauté rurale de Boutoupa Camaracounda, arrondissement de Niaguis.
Le village de Boffa Bayotte comprend six quartiers : Boffa centre, Boussoloum (Bëssalùm) manjak, Boussoloum peul, Bouhouyou (Bëyùmùm), Babonda (Bagùnda) manjak, Babonda peul. Le quartier de Boffa centre est la première localité et le chef lieu de Boffa Bayotte. Boffa centre est fondé par Lorès Dasylva , un manjak venu du Sud (actuelle Guinée Bissau) vers 1800. Le fondateur après s’être installé a accueilli ses frères et un certain Diombik Lopy venu du village de Baraka Pakao ( Baraka Pëkao). L’abondance de la nature et des rizières dans la zone a attiré d’autres communautés. En effet, Boffa Bayotte est un village peuplé de manjaks, de Bayots, de mankagnes, de Balantes, et de peuls. Le fondateur Lorès Dasylva est aussi connu sous le pseudonyme de « Lorès Mpaak« . Mpaak est une expression manjak qui signifie « Bosquets » ( groupe d’arbres touffus au milieu des rizières).
En 1991, Boffa Bayotte est abandonné à cause du conflit Casamançais. Les habitants ont néanmoins continué de récolter le riz et les fruits jusqu’en 1992 avant d’abandonner définitivement le village.
L’an 2006 marque le début de la reconstruction du village grâce au programme dénommé « lareconstruction de laCasamance« . Jusqu’en Juillet 2020, seul trois des six quartiers que compte Boffa Bayotte sont reconstruits. Il s’agit de Boffa centre, Boussoloum manjak et Boussoloum peul.
Rédigé après entretien avec le chef du village le 3 Juillet 2020
Quelques photos de Boffa Bayotte
Une piste en latérite Photo prise par Ulysse Boh Mendy Le 3 juillet 2020Photo prise par Ulysse Boh Mendy Le 3 juillet 2020Photo prise par Ulysse Boh Mendy Le 3 juillet 2020Photo prise par Ulysse Boh Mendy Le 3 juillet 2020
Par Ulysse Boh Mendy _étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal_
Baraka Bënao est un village situé dans le département de Ziguinchor en basse Casamance. Il est à environ dix kilomètres de la ville de Ziguinchor. C’est un des villages de la communauté rurale de Boutoupa Camaracounda.
Le village de Baraka Bënao est fondé par Lantrancou Lopy vers 1800. Lantrancou Lopy est un aventurier manjack venu de l’actuelle Guinée Bissau. Avec ses frères, Lantrancou Lopy s’installe d’abord dans la zone de Boffa, à proximité de Mpack. Poussé par la quête de terres, il finit par fonder un campement entre Mpack et Boutoupa et lui donna le nom de Baraka Bënao.
Quelques années après son implantation dans la zone, Lantrancou Lopy a accueilli d’autres communautés. Le village de Baraka Bënao s’est peuplé successivement de mandingues, de diolas, de mankagnes et de balantes. Ces communautés pratiquent essentiellement l’agriculture et l’élevage. La pêche et la production de sel artisanal y étaient aussi pratiquées car le village est irrigué par une ramification du fleuve Casamance à partir de Niaguis.
En 1991, Baraka Bënao est abandonné à cause du conflit casamançais. Les habitants continuèrent néanmoins à repartir récolter leurs champs de riz. En 1992, le village est définitivement abandonné et sa population dispersée. La vie des réfugiés fut très difficile malgré l’assistance du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
En 2006, les villageois ont commencé à rentrer chez eux. Ce fut le début de la reconstruction et la fin du statut de réfugié pour ces hommes, femmes et enfants témoins de toutes les formes de difficultés et d’humiliations.
Quelques photos de Baraka Bounao
Une piste de Baraka Bounao à Mpack (photo Ulysse Boh Mendy)Des habitations à Baraka Bounao (photo Ulysse Boh Mendy)Un matin au barrage (photo Ulysse Boh Mendy)La route de Soucouta (photo Ulysse Boh Mendy)
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